L'Apostat
LONDON Jack
Une parabole sur la main-d’œuvre infantile.
« Quand il avait six ans, il tenait lieu de père et de mère à Will et aux autres enfants en bas âge de la maisonnée. À l’âge de sept ans, il entrait à l’usine pour y enrouler des bobines. À huit ans, il était embauché dans une autre usine. Son nouvel emploi était d’une simplicité merveilleuse : assis sur une chaise, il n’avait qu’à guider, à l’aide d’un petit bâton, le flot d’étoffe que déversaient les métiers à tisser. L’étoffe passait ensuite sur un rouleau chaud avant de poursuivre son chemin ailleurs dans l’usine. Privé de la lumière du jour et rivé sur sa chaise sous un brûleur à gaz flamboyant, Johnny était devenu lui-même un rouage de la machine. »
Dans L’Apostat, Jack London (1876-1916) dénonce le travail des enfants. Il conte l’histoire de Johnny, qui s’échine à l’usine depuis son plus jeune âge pour faire vivre sa famille. Mais un matin, son corps ne répond plus. Prématurément usé, il décide de déserter l’armée du travail.
Une révolte rimbaldienne teintée de naturalisme ; une nouvelle saisissante, insuffisamment connue, mêlée d’éléments autobiographiques.